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Accession à la propriété 22 févr. 2019

Avec l’aide d’Habitat, Terri-Lynn élève sa fille dans une maison sécuritaire et saine

« La demande de partenariat avec Habitat trônait sur ma table depuis deux ans », raconte Terri-Lynn, propriétaire d’une maison Habitat. La demande attendait tandis que cette mère monoparentale continuait de travailler autant qu’elle le pouvait tout en faisant des allers-retours hebdomadaires à l’hôpital – sa fille, Grace, ayant besoin de soins.

Grace est atteinte d’une maladie de la moelle osseuse, diagnostiquée alors qu’elle avait à peine six mois. Cette maladie très rare est appelée l’anémie de Blackfan-Diamond – c’est-à-dire que sa moelle osseuse ne produit pas suffisamment de cellules rouges. Quand Grace a reçu sa première transfusion sanguine, elle avait à peine trois semaines. Depuis, elle en a eu bien d’autres. Terri-Lynn explique que, pour survivre, sa fille maintenant âgée de 14 ans doit avoir une transfusion sanguine tous les 21 jours.

« Toutes les trois semaines, le jeudi, elle va à l’hôpital faire des examens hématologiques et le vendredi, elle y retourne pour une transfusion. Et entre les deux, il y a une multitude de rendez-vous médicaux. Depuis sa naissance, nous allons et venons entre la maison et l’hôpital », raconte Terri-Lynn. Grace est également reliée à une pompe médicale 13 heures par nuit, et ce, pour le reste de sa vie. C’est ainsi que son système se débarrasse de l’excès de fer, accumulé en raison des transfusions sanguines. Ces traitements sont lourds et Grace et Terri-Lynn ne peuvent compter que sur elles-mêmes, le père de la jeune fille étant décédé subitement d’une crise cardiaque alors qu’elle avait seulement 15 mois.

Terri-Lynn s’est débattue pour survivre avec un revenu modeste et une fille atteinte d’une maladie chronique. Elle s’est estimée heureuse quand elle a trouvé une maison dont le loyer était suffisamment abordable pour son seul revenu. Mais ce n’était pas l’endroit idéal pour élever un jeune enfant, et particulièrement un enfant atteint d’une maladie chronique.

« Je ne voulais pas voir Grace grandir dans un endroit comme celui-là », raconte-t-elle en évoquant la moisissure qui se développait sur les murs intérieurs de la maison et les gens qui consommaient de la drogue à l’extérieur. Elle rêvait d’offrir mieux à sa fille – un foyer sécuritaire et décent qui ne leur permettrait pas seulement de survivre, mais de s’épanouir et d’avoir une meilleure qualité de vie.

Lorsque Terry-Lynn a rencontré par hasard une amie qui venait d’être reçue au programme d’Habitat, elle s’est souvenue qu’elle avait déjà rempli un formulaire d’Habitat, sans jamais l’envoyer. Quelques semaines plus tard, elle s’est assise pour remplir son dossier. Elle raconte qu’elle a alors « craché ses tripes » -- elle a évoqué les innombrables heures de conduite entre l’hôpital et la maison; la moisissure sur les murs intérieurs de la maison; l’odeur de marijuana qui flotte dans le voisinage et s’infiltre dans la maison; les enfants consommant des drogues dures dans le parc voisin; les bouteilles de bière cassées au pied des balançoires où jouait sa fille; et son combat pour trouver un lieu sûr et sain où vivre. Elle a plié la lettre et y a glissé un dessin de Grace, représentant une maison unifamiliale et des balançoires. Puis elle a posté sa demande.

Après plus d’un an et quelques appels de suivi, Terri-Lynn est convoquée à un entretien de fond avec les services aux familles d’Habitat Terre-Neuve-et-Labrador. Cette rencontre visait à déterminer si elle était prête à prendre la responsabilité de devenir propriétaire et en mesure de payer l’hypothèque. Ensuite, elle a reçu l’appel qui allait changer sa vie – Habitat Terre-Neuve-et-Labrador acceptait sa candidature d’accès à la propriété.

« J’étais bouleversée, raconte Terri-Lynn. J’étais terrorisée, excitée – je pensais à plusieurs choses en même temps. » Elle a accepté l’offre et s’est engagée à payer une hypothèque indexée à son revenu, sans frais d’intérêt ni mise de fonds, et à donner des centaines d’heures de bénévolat – sur le chantier de sa maison ou au magasin d’Habitat, ReStore. Lorsque la construction de sa maison a débuté un mois plus tard, elle raconte avoir été submergée de joie.

« C’était bien plus que tout ce que j’avais pu imaginer…toutes ces personnes présentes pour contribuer à la construction de ma maison…je pleure encore quand j’en parle », précise-t-elle, en ajoutant qu’elle s’est sentie chez elle dès qu’elle a franchi le seuil de sa maison.

« Vous savez, ce sentiment que l’on a quand on entre quelque part et qu’on sait qu’il est à nous? »

Depuis ce jour mémorable, il y a trois ans, elle dit que sa maison lui a donné un sentiment d’accomplissement, car elle investissait dans quelque chose qui lui resterait. La maison leur a aussi donné, à sa fille et elle, la stabilité dont elles avaient tant besoin. Il y aura toujours un degré d’incertitude dans leur vie – et, pour survivre, Grace aura toujours besoin de transfusions et d’une pompe médicale, mais parce qu’elles ont maintenant une maison sécuritaire et saine où se réfugier, Terri-Lynn dit que sa fille mène une existence à peu près normale.

Étant donné que Terri-Lynn est mère monoparentale, elle ne peut compter que sur son revenu. Elle trouve rassurant de savoir que ses versements hypothécaires sont abordables et que chaque mois, elle contribue à un avoir. Les paiements mensuels sont calculés en fonction de son salaire. Ainsi, quand son revenu diminue en été en raison d’une réduction de ses heures de travail, les versements sont rajustés en conséquence. Habitat l’a également aidée dans des circonstances inattendues, par exemple récemment, lorsqu’elle a dû prendre un congé sans solde en raison d’une chirurgie.

« Quand on fait partie d’un organisme comme Habitat, tout le monde comprend quand il vous arrive quelque chose, explique Terri-Lynn. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir, mais je suis tranquille, car nous vivons dans une maison saine et nous pouvons compter sur l’appui d’Habitat. »