Le sondage 2024met en évidence l’effet d’entraînement de la crise du logement
Les résultats soulignent l’importance de s’attaquer au déficit de logements alors que l’accession à la propriété devient de plus en plus hors de portée
Le troisième sondage annuel d’Habitat pour l’humanité Canada sur l’abordabilité du logement révèle une dure réalité concernant l’aggravation de la crise du logement au Canada : la population canadienne estime qu’elle a des répercussions sur sa santé et sa qualité de vie, ainsi que sur la cohésion sociale de ses communautés.
Les données du sondage brossent un tableau inquiétant. Aujourd’hui, 59 % de la population canadienne — et 75 % des locataires — sacrifient d’autres besoins fondamentaux tels que l’alimentation, l’habillement, les produits de première nécessité et l’éducation pour pouvoir payer leur loyer ou leur hypothèque.
Ces sacrifices sont lourds de conséquences. Deux tiers des locataires estiment que leur santé mentale et leur bien-être sont affectés par le coût de leur loyer, et un tiers des propriétaires affirment qu’il en va de même pour le coût de leur hypothèque.
Les conséquences sont particulièrement évidentes pour les jeunes Canadiennes et Canadiens, dont les principales décisions de vie, y compris la planification familiale, le lieu de résidence et le choix d’une carrière, sont toutes en jeu. Près d’un tiers de la population canadienne de la génération Y (31 %) et de la génération Z (29 %) envisagerait de déménager dans un autre pays pour trouver un logement abordable, et près de la moitié a envisagé de retarder la fondation d’une famille, parce que ces personnes n’avaient pas les moyens de payer un logement adapté à leurs besoins.
L’accession à la propriété est devenue tellement hors de portée que 70 % des Canadiennes et Canadiens reconnaissent que le rêve de posséder un logement est devenu impossible. Les personnes de la génération Z sont les plus préoccupées, puisque 73 % d’entre elles s’inquiètent du fait d’économiser suffisamment d’argent pour une mise de fonds.
À plus grande échelle, beaucoup de Canadiennes et Canadiens pensent que les effets de la crise n’ont pas qu’une incidence individuelle. La grande majorité des Canadiennes et Canadiens, soit 78 %, estiment que leur incapacité à accéder à la propriété contribue aux inégalités sociales. Par ailleurs, 82 % de ces personnes estiment que le manque de logements abordables contribue au rétrécissement de la classe moyenne. Enfin, 74 % sont d’avis qu’il y a une fracture des communautés en raison de la pénurie de logements appropriés pour les personnes à revenu faible et moyen.
Pourtant, malgré l’impossibilité pour bon nombre de Canadiennes et Canadiens d’accéder à la propriété, ces personnes continuent de croire aux avantages que cela procure. Bien que la grande majorité considère désormais l’achat d’une maison comme un « luxe », la plupart des Canadiennes et Canadiens continuent d’accorder une grande valeur à la possibilité d’accéder à la propriété.
Elle estime que l’accession à la propriété apporte une stabilité, renforce l’avenir financier et les liens avec la communauté, améliore les perspectives d’éducation et crée des possibilités pour les générations à venir. Elle pense également que l’accession à la propriété devrait être acquise si l’on travaille suffisamment dur et que l’on fait tout ce qu’il faut en ce sens.
Nous partageons les inquiétudes profondes de la population canadienne à propos de l’incapacité croissante à accéder à la propriété. En tant que seul organisme national d’accession à la propriété abordable au Canada, nous avons une perspective unique sur la façon dont l’accession à la propriété abordable permet aux familles de renforcer leur sécurité et d’accumuler des avoirs d’une génération à l’autre. Nous voyons la fierté et la joie des familles qui savent que leurs enfants ont un endroit sécuritaire pour étudier, que les parents ont un endroit pour planifier l’avenir et que les voisins ont un endroit pour bâtir des communautés.
Il existe des solutions
La population canadienne se prononce clairement sur la question de savoir qui porte la plus grande responsabilité lorsqu’il s’agit de résoudre le problème de l’abordabilité du logement au Canada, les trois quarts affirmant que cette responsabilité incombe au gouvernement, et au gouvernement fédéral en particulier. Elle estime que la réduction des frais et des taxes pour les personnes qui achètent un logement, la création de programmes visant à encourager l’accession à la propriété abordable et la conversion d’espaces inutilisés en logements devraient figurer parmi les principales priorités du gouvernement.
Il n’a jamais été aussi important d’offrir un moyen abordable d’accéder à la propriété, et Habitat occupe une place centrale pour relever ce défi. En utilisant les outils dont nous disposons aujourd’hui et en travaillant avec les gouvernements et d’autres partenaires pour susciter des changements systémiques, nous continuerons à rassembler les gens pour bâtir des communautés fortes et inclusives où tout le monde a une chance égale de posséder son propre logement.
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Lire notre communiqué de presse sur le Sondage 2024 sur l’abordabilité du logement.