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Accession à la propriété 31 mai 2022

Une maison, un avenir

Tina et Niu vivaient depuis neuf ans dans un appartement dans un sous-sol, où ils s’occupaient ensemble du jardin et assuraient l’entretien des lieux lorsque les propriétaires étaient absents. Ces derniers savaient que le couple économisait pour avoir sa propre maison et avaient fait tout leur possible pour que le loyer de la famille reste abordable. « Nous épargnions autant que possible tout en élevant nos trois enfants, mais au rythme où cela allait, nous avions l’impression qu’il nous faudrait cent ans avant d’avoir de quoi faire un dépôt! », raconte Tina.

Devant le choix difficile de rester locataires indéfiniment ou de retourner en Saskatchewan loin de la vie qu’ils s’étaient bâtie sur l’île de Vancouver, ils ont pris conseil auprès de leur propriétaire. « Il avait été bénévole auprès d’Habitat pour l’humanité Victoria et il a pensé que nous pourrions être de bons candidats pour leur programme d’accession à la propriété. Nous avons soumis notre dossier et maintenant nous voici, dans une maison à nous » dit Tina en riant.

Tina a grandi dans les prairies au sein de sa communauté d’origine, la Première Nation Keeseekoose. La solidarité communautaire qui l’a bercée lui procurait un sentiment de sécurité et d’appartenance à une grande famille. Mais une fois sortie de cette communauté, elle a eu du mal à trouver sa propre identité et son estime de soi, surtout dans le système scolaire public. « Niu m’a appris à valoriser mon identité. Je l’admire tellement pour son lien avec sa culture et sa famille. Les voir tous réunis m’a permis de réaliser pleinement qui il est et tout ce à quoi il a renoncé pour être ici au Canada avec nous », confie Tina. Elle est maintenant animatrice et formatrice dans le cadre de l’atelier Kairos de l’exercice des couvertures, et travaille comme aide-enseignante autochtone sur appel pour le conseil scolaire.

Niu, qui travaille au service d’entretien des terrains pour le conseil scolaire du quartier, est arrivé au Canada depuis l’île polynésienne de Samoa, en tant que bénévole. « Ma mère a vu une occasion de me donner une vie meilleure et de me mettre au service des autres, alors elle a payé mon vol, elle m’a donné un billet de vingt dollars américains et elle m’a envoyé au Canada, raconte Niu, le sourire aux lèvres. C’est comme ça que j’ai rencontré Tina. » Voyageant avec l’organisme Jeunesse en Mission (JEM), Niu venait au Canada pour faire connaître sa culture et ses danses traditionnelles aux membres des Premières Nations du Canada. La mère de Tina, qui avait rencontré Niu et le groupe, s’est dit que JEM serait un bon choix pour sa fille. Un an plus tard, Tina se joignait au groupe et commençait à suivre des formations et à faire du bénévolat avec Niu au sein de l’organisme caritatif. Ils se sont mariés en 2004.

Leurs deux cultures ont un fort esprit communautaire et accordent une grande importance à la famille. Pour Tina et Niu, il est très important que leurs enfants portent en eux ce savoir.

« Nous voulons que nos enfants aient une solide conscience identitaire, pour qu’ils puissent être des leaders dans la communauté et voler de leurs propres ailes. Pour nous, être propriétaires de notre maison, c’est investir dans l’avenir de nos enfants, et Habitat nous en donne les moyens. »

Comme ils vivaient à seulement trois minutes du chantier de construction d’Habitat Victoria, Tina, Niu et leurs enfants ont pu contribuer régulièrement à la construction de leur propre maison et des maisons Habitat voisines grâce au bénévolat. Cela a aussi permis aux trois enfants de continuer à fréquenter leur école. Leur fils aîné est un intellectuel qui aime l’histoire, leur fille danse et fait du sport, et leur plus jeune enfant est très créatif et il adore les motifs traditionnels polynésiens.

La famille a emménagé dans sa nouvelle maison plus tôt cette année et a hâte de développer sa communauté. « Nous avions déjà des amis extraordinaires dans le quartier et nous avons hâte de nous en faire beaucoup d’autres! »