« Nous passons devant la maison une fois par semaine environ », raconte la propriétaire en riant.

La famille de Dionne fait ces visites hebdomadaires à la demande des enfants, bien que son mari, Alex, et elle-même soient également très enthousiastes à l’idée d’avoir une maison Habitat. Pour eux, c’est un rêve qui devient réalité, surtout après avoir passé tant d’années à regarder les maisons des autres et à s’extasier devant certaines caractéristiques architecturales en espérant qu’un jour ils auraient leur propre maison.

« Alex et moi avons toujours voulu devenir propriétaires – pour nous, et pour nos enfants », raconte Dionne. Il n’est donc pas surprenant qu’ils aient sauté sur l’occasion que leur offrait le programme d’accès à la propriété d’Habitat pour l’humanité Regina.

« Nous étions sous le coup de la surprise quand on nous a annoncé ça, se souvient Dionne. Le responsable d’Habitat nous a dit que l’on pouvait rentrer chez nous pour y réfléchir, mais nous avons répondu qu’il n’y avait rien à réfléchir, que nous voulions le faire! »

Ils sont quand même allés à la maison pour avoir l’avis de leurs parents quant aux conditions du partenariat. Ils devaient donner 500 heures de leur temps, payer une hypothèque sans intérêt correspondant à la juste valeur marchande de la maison et, pour avoir les outils nécessaires afin d’entretenir leur maison de façon responsable, ils devaient aussi suivre des cours sur l’entretien d’une maison et la préparation d’un budget. Mais après avoir vécu dans des logements subventionnés délabrés et exigus à l’extrémité nord de Regina pendant dix ans, Dionne avoue qu’ils n’ont jamais songé sérieusement à refuser cette offre.

Une maison délabrée et dangereuse

Dionne décrit leur logement actuel comme un endroit « délabré ». Les portes des placards sortent de leurs gonds, la peinture s’écaille sur pratiquement tous les murs, le plafond de la cuisine coule et les escaliers menant au sous-sol n’ont pas de rampes. De plus, l’espace est exigu. Une famille de sept personnes se partage trois chambres. Pour séparer les filles du garçon, le couple a divisé l’espace. Les quatre filles –Samara, Soraya, Carissa et Dorothy – dorment dans la chambre principale, meublée d’un grand lit et d’un lit superposé, tandis que leur fils, Mekhi, dort dans la petite chambre. Il reste peu d’espace pour jouer à l’intérieur, et l’extérieur n’est pas vraiment mieux.

Dionne explique qu’une grande partie de leurs voisins ont des problèmes de toxicomanie, ce qui signifie des interventions tactiques de la police, et du bruit jusque tard dans la nuit. Il arrive aussi que des gens perdent connaissance devant chez eux, là où les enfants jouent normalement.

« Il faut donc passer beaucoup de temps à expliquer aux enfants des choses dont ils ne devraient pas être témoins, raconte Dionne. Nous devons leur expliquer pourquoi des gens se comportent de la sorte et leur décrire les situations où ils devraient venir nous chercher. »

Elle a également peur de laisser ses enfants seuls, même si le plus âgé a 15 ans.

Dionne et Alex ont cherché des solutions avant de s’associer à Habitat, mais en vain. Ils ne pouvaient se permettre de louer un logement non subventionné, et il existe peu de logements subventionnés en ville pour une famille de leur taille. Il y a trois ans, leur nom a été ajouté à une liste d’attente pour obtenir un logement plus grand, mais ils n’en ont plus jamais entendu parler.

« Parfois, nous avions l’impression que nous n’y arriverions jamais », précise Dionne. Mais depuis que le couple a reçu un courriel l’informant que les 500 heures de bénévolat sont faites, Dionne envisage l’avenir avec plus d’espoir.

« Ça va être formidable d’être entourés de gens qui travaillent pour améliorer leurs conditions de vie. »

En tout, 61 familles vont habiter dans le complexe de maisons en rangée qu’Habitat Regina est en train de construire sur un grand terrain, à Eastview. En fait, il s’agit du bâtiment le plus important jamais construit par Habitat. Tandis qu’ils donnaient de leur temps au magasin d’Habitat, ReStore, et sur le chantier, Dionne et Alex ont rencontré quelques-uns de leurs futurs voisins et ils ont déjà tissé des liens d’amitié avec plusieurs d’entre eux. Ils sont encore plus heureux d’être propriétaires d’une maison Habitat maintenant qu’ils connaissent leur futur entourage et que le compte à rebours de l’emménagement a commencé. Mais Dionne se fait surtout une joie de savoir qu’Alex et elle vont maintenant vivre dans une maison décente et abordable située dans un quartier sécuritaire.

« Nous sommes tellement heureux à l’idée d’être entourés par des gens qui travaillent pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs enfants », s’exclame-t-elle. Dorénavant, ses enfants vont grandir dans un quartier sûr, entourés de gens fiers d’entretenir leur maison. Dionne espère que ce sera un modèle pour ses enfants et qu’ils aspireront à la même chose. Elle veut également que ses enfants comprennent tous les efforts qu’il faut déployer pour y arriver.

Ainsi, lorsque la famille passe chaque semaine devant le chantier de leur future maison, Alex et elle en profitent pour montrer aux enfants le résultat des heures investies dans leur partenariat avec Habitat, par exemple, les marches arrière ou le revêtement du bâtiment.